Connaître les bases sur le pantalon

Publié le 9 janvier 2023 à 10:01

Pièce souvent oubliée du vestiaire masculin, le pantalon n'est pourtant pas aussi négligeable qu'on peut le penser. Il ne sert pas qu'à accorder la veste, ou à la dépareiller. Il possède les mêmes attributs, selon le tissu choisi, et sa coupe !

 

De nombreuses coupes et styles existent, de même que les matières utilisées. Nous ne parlerons pas ici du jean, car nous orienterons cet article vers les pantalons habillés ou plus casual mais en gardant un contexte différent de celui qui permet de porter le jean.

 

Les Matières

Tout d'abord, il est d'usage de dire que tout gentleman se doit d'avoir dans sa garde-robe deux pantalons de flanelle, un gris et un bleu, afin de couvrir une large palette d'utilisations et de situations. Pour en posséder un gris, je peux vous assurer que c'est d'une polyvalence nettement supérieure à un chino, qui est en coton.

Déjà, la laine vous garantira un entretien moindre que le coton, et se froissera aussi beaucoup moins. Ensuite, ses vertus thermorégulatrices feront de ce pantalon un allié de (presque) tous les temps.

Vous pouvez compléter avec un pantalon en lin, qui sera votre meilleur ami durant l'été, que ce soit dans une soirée ou un dimanche devant le barbecue entre amis, voire pour une balade à la plage ou même en ville. Attention aux plis, cette matière aussi estivale qu'exigeante ne pardonnera rien.

Le chino, qui est arrivé en force avec la disparition relative du costume, se mariera bien avec une veste sport, ou un blazer. Il se portera tout aussi bien avec un cardigan ou un manteau casual les jours plus frais. Attention néanmoins, il ne sera pas très agréable sous fortes chaleur, comme par grand froid. A mon sens, une matière animale sera plus valable au quotidien. 
La laine a cet avantage d'être versatile : Une flanelle en hiver, ou un tweed pour aller plus loin, une serge pour la mi-saison, et une laine tropicale (ou fresco) pour l'été. J'en possède certains de chaque tissu, et en été, jamais l'idée de porter un chino ne m'est venue.  Le coton a déserté ma garde-robe, sauf bien sûr sur les hauts comme les chemises, T-Shirts, polos... 

Il existe bien sûr des matières variées, et les mélanges dont je parle souvent sur les costumes sont aussi employés sur les pantalons. Chez Scavini par exemple, le natté laine et lin est superbe, et polyvalent ! Attention à utiliser chaque matière pour la saison qui lui convient, ou vous risquez de vous décevoir vous-même de vos choix.

 

Les Coupes

Taille basse, taille haute, ceinture ou pattes de serrage, voire carrément rien, sans pinces, ou une seule, deux peut-être ? Un revers ? Mais de combien de centimètres ?

Vous le voyez, de nombreuses options sont disponibles, et on peut s'y perdre. Pour faire simple, j'estime qu'une taille haute sera plus versatile, plus adaptée, "sartorialement parlant". Cela tiendra la chemise en place sans efforts, et le rendu sera plus élégant tout simplement. De plus, si vous avez un peu d'embonpoint, cela évitera qu'une partie de ce dernier passe par dessus votre pantalon et donne un effet légèrement orienté vers le PMU un dimanche matin... C'est probablement à éviter.

Ensuite, le choix d'une ceinture ou de pattes de serrage est très subjectif, et à titre personnel, je ne porte aucune ceinture. Je préfère les pattes de serrage car la netteté visuelle de l'absence de ce morceau de cuir me convient davantage, mais libre à chacun de trouver son compte où bon lui semble. Retenez seulement qu'avec un costume croisé, c'est totalement inutile, et qu'avec un gilet de costume, aussi. De plus, visualisez une ceinture sur un pantalon taille haute, vous allez vite remarquer qu'il y a quelque chose qui ne colle pas. Certains pantalons proposent des ceintures intégrées, simple côté ou double (comme les Gurkha), qui sont très élégants, et représentent de vraies déclarations de style ! A privilégier ? 

Un Gurkha de la maison Artling, double pinces ici, avec un revers généreux, d'au moins 5cm. Un parfait exemple de la complexité possible !

Les pinces, comme vous pouvez le constater sur le Gurkha ci-dessus, sont une possibilité qui s'offre à vous. Elles apportent notamment du confort à l'assise, mais attention ! Elles peuvent avoir un sens. Ici on voit qu'elles sont tournées vers l'intérieur, ce qui à mon sens est un meilleur choix, car tournées vers l'extérieur, elles vont épaissir la ligne des hanches, qui lorsqu'elle est déjà prononcée, devient trop voyante. Dommage pour un détail aussi "innocent" d'avoir autant d'impact visuel. Il existe des pantalon sans pinces, ou avec une seule pince (généralement celle la plus proche de la braguette, les deux autres n'étant présentes que dans le cas des doubles pinces.).

Pour finir, le revers est possible, ou non, selon votre bon vouloir. Les plus vieux d'entre nous diront que ça fait vieux, certains tailleurs leur rappelleront que les jeunes aiment ça... A vous de juger. Le Roi Edouard VII (oui, encore lui...) était souvent observé avec le bas de son pantalon relevé afin d'éviter les salissures, on pourrait penser que c'est là l'origine du revers, qui aujourd'hui est fixé à l'aide de points de couture pour garder cette forme et ne pouvoir être remis normalement. On l'observe entre 3 centimètres, et 5 centimètres. En deçà de cette dimension, c'est jeu égal avec les revers ridicules. Au-delà, c'est un peu trop voyant, et autant porter des bottes de jardin si vous voulez quelque chose qui remonte autant.

 

Pour finir, je vous dirais que le choix des couleurs est assez libre, mais en conservant la cohérence que nous connaissons. Bordeaux, vert sapin, gris, bleu... Le choix est libre et c'est tant mieux !

Je vous ajoute quelques liens vers les sites des marques que je préfère, et que je recommande sans réserve. Vous les trouverez par prix moyen croissant afin de voir les différentes options qui s'offrent à vous.

Achetez mieux, achetez moins, et surtout, soyez vous-mêmes.

Florian